Voici un éditorial que nous sommes heureux de diffuser ici sur notre blog. Le sujet est « la justice ».
Le titre (Tribunal de Carcassonne : deux ans de prison pour une agression sexuelle lors d’une soirée afterwork) résume tout l’article.
Sachez que le chroniqueur (annoncé sous le nom d’anonymat
) est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
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Sachez que la date de publication est 2023-09-27 10:40:00.
Les faits se sont produits en juillet 2019. La victime accuse un collègue de travail de l’avoir violée alors qu’elle était endormie. Le quinquagénaire dément et assure qu’elle était consentante.
Instruite au départ pour des faits de viol par surprise, cette affaire a été, au final, correctionnalisée et est arrivée ce mercredi 27 septembre devant le tribunal avec la qualification d’agression sexuelle. « Dans l’ordonnance de renvoi, cette correctionnalisation est expliquée au regard du désintérêt de la victime pour la procédure », a bien entendu insisté Me Céline Colombo, l’avocat de la défense, pour rappeler que c’était « la parole de l’un contre l’autre » et pour donner du crédit à la version de son client qui plaide le consentement.
En revanche pour la procureure, le « récit circonstancié » de la victime ne laisse planer aucun doute sur la culpabilité du prévenu, avec au fil du dossier « cette désagréable impression que c’est la femme qui est hystérique et qu’elle ne sait pas gérer ses émotions ». Anne Nappez, la présidente du tribunal correctionnel, confirmant que pendant l’enquête « il y a ce mouvement des témoignages vers la description d’une fille facile et d’un homme gentil, travailleur, qui aime faire la fête, dragueur mais pas lourd ».
Mais que s’est-il passé au cours de cette nuit du 28 juillet au 29 juillet 2019 ? Fin de service dans un bar resto d’un village du Carcassonnais. L’équipe se retrouve dans un appartement de deux des employés dont la future victime, âgée d’une trentaine d’années. Gin tonic, cannabis, cocaïne, « on est bien » ose à la barre le prévenu, qui a un casier judiciaire vierge et ne présente aucun trouble psychologique et psychiatrique. Tellement bien que cet homme de 59 ans dit s’être rapproché de cette femme qui lui plaisait mais qui par le passé lui « avait bien fait comprendre qu’il n’y aurait rien entre eux », a rappelé la présidente Anne Nappez.
À plusieurs amies, elle a dit se sentir sale
« Tout le monde est parti, je suis resté avec elle. On s’est posé sur le canapé, il y a eu des caresses », raconte-t-il. Jusqu’au rapport sexuel. Pourtant la présidente va mettre le prévenu devant ses contradictions. « Elle était en combishort pyjama dès le début de la soirée, quand il y avait tout le monde, selon les témoins. Alors que vous dites qu’elle s’est douchée quand ils sont partis et mise en pyjama. »
« Pourquoi vous ne la déshabillez pas ? » Pas de réponse. « – Elle est d’accord pour aller plus loin ? » « – Oui ». La présidente, reprenant les déclarations de la victime, s’interroge encore : « Au bout de deux ou trois mouvements, elle vous dit de vous rhabiller et de rentrer chez vous. Elle vous a repoussé ? » Le quinquagénaire : « Non, non, elle ne m’a pas repoussé. » Or la trentenaire a livré une autre version. « Dans son récit, qui n’a pas varié, la victime raconte qu’elle dormait quand vous l’avez pénétrée. Il n’y a pas eu de consentement », explique la procureure. « À plusieurs de ses amies, elle a dit se sentir sale. Après les faits, elle s’est douchée pendant une heure. Ce qui est le comportement des victimes de viol. » La présidente : « Elle était en état de choc. Des témoins le confirment. Elle a réveillé, en pleurs, son colocataire à 6 h 30 pour lui dire ce qu’il s’est passé. »
Lui dit : « Elle m’a accusé de viol pour provoquer l’intérêt de notre patron, pour le rendre jaloux. C’était pour se venger. » Ce patron, qui était présent à la soirée, il l’appellera d’ailleurs pour lui avouer qu’il « a fait une connerie ». La procureure a requis deux ans de prison dont 18 mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans, avec obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec la victime. Et les six mois ferme sous bracelet électronique. Me Céline Colombo a plaidé la relaxe, sinon une peine pédagogique. « Mon client n’est pas un pervers, n’a jamais été insistant. Ce n’est pas un prédateur. C’était une soirée alcoolisée où on fricote ensemble. » Le tribunal a tranché : il a condamné le quinquagénaire à 2 ans de prison, avec mandat de dépôt à effet différé, inéligibilité pendant un an et inscription au fichier des auteurs d’infraction sexuelle.
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