Le tribunal de commerce de a rendu un jugement circonstancié sur divers aspects de l’impact des sanctions russes sur un litige en cours impliquant une partie sanctionnée. Le juge a donné l’autorisation de faire appel devant la Cour d’appel, reconnaissant qu’elles soulèvent d’importantes questions de droit ayant de larges implications pour les litiges impliquant des entités sanctionnées.
Ces poursuites ont été intentées en 2019 par PJSC National Bank Trust & Bank Otkritie, affirmant qu’un certain nombre de défendeurs avaient conspiré avec des représentants de Bank Okritie pour conclure des transactions non commerciales par lesquelles des prêts étaient remplacés par des prêts sans valeur. Une demande de jugement en référé introduite par les banques a été rejetée début 2022.
Les défendeurs ont demandé une suspension (et une libération des engagements relatifs aux ordonnances de gel déjà obtenues) au motif que les demandeurs ne peuvent pas légalement satisfaire aux ordonnances de dépens défavorables, fournir une garantie pour les frais ou payer les dommages-intérêts qui pourraient être accordés sur leur engagement croisé, parce que Le 2èmend Le demandeur, Bank Okritie, est sanctionné par le Royaume-Uni, et le 1er demandeur est détenu ou contrôlé par le président Poutine ou Mme Nabiullina, gouverneur de la Banque centrale russe.
Mme la juge Cockerill a estimé que, bien qu’il y ait eu de sérieux arguments dans les deux sens sur un certain nombre de ces points :
- Le National Bank Trust (le 1er demandeur) n’est pas contrôlé par M. Poutine ou Mme Nabiullina (la gouverneure de la banque centrale) simplement en vertu de leurs fonctions politiques. Bank Okritie, le deuxième demandeur, est une personne désignée dans les sanctions britanniques. Ainsi, les problèmes de sanctions se posent par rapport à C2 et non à C1.
- Les interdictions de gel des avoirs dans les sanctions du Royaume-Uni et de l’UE n’empêchent pas (dans l’ensemble) qu’un jugement relatif à une réclamation préexistante (c’est-à-dire pré-sanctions) soit prononcé pour ou contre une personne désignée par la Cour. Bien qu’une cause d’action soit une « ressource économique » (c’est-à-dire qu’elle peut être utilisée pour obtenir des fonds ou des actifs financiers) et qu’une dette sur jugement soit des « fonds », l’inscription d’un jugement n’est pas une « utilisation » interdite de fonds. Le contraire était également défendable, mais le juge a déclaré que des mots plus clairs seraient nécessaires pour restreindre le droit d’accès au tribunal.
- L’OFSI peut autoriser les ordonnances pour frais défavorables (futurs et existants), le paiement des ordonnances de frais à une partie sanctionnée et la garantie des frais pour faire face à ces ordonnances de frais défavorables. Les intérêts postérieurs au jugement sur les frais ne peuvent faire l’objet d’une licence.
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