A noter, cet article sur le web dont le sujet est « la justice » et qui va vous satisfaire.
Le titre suggestif (les militants anti-bassines de Sainte-Soline quittent le tribunal en début d’audience, ils sont jugés quand même et condamnés) en dit long.
Sachez que le chroniqueur (annoncé sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable pour plusieurs autres posts qu’il a publiés sur le web.
Sachez que la date de parution est 2022-11-28 12:45:00.
Voilà ll’article :
Ancien faucheur volontaire d’OGM dans les années 1990, l’agriculteur à la retraite qui vit à Courcôme, village de Charente, n’en est pas à son premier face-à-face avec la justice. Avec son accent où les « r » roulent comme des cailloux dans un affluent de la Sèvre Niortaise, il représente à lui seul la défense dans l’affaire des cinq militants anti-bassines, jugés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de…
Ancien faucheur volontaire d’OGM dans les années 1990, l’agriculteur à la retraite qui vit à Courcôme, village de Charente, n’en est pas à son premier face-à-face avec la justice. Avec son accent où les « r » roulent comme des cailloux dans un affluent de la Sèvre Niortaise, il représente à lui seul la défense dans l’affaire des cinq militants anti-bassines, jugés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre des personnes ou de dégradations de biens », près d’un mois après la manifestation de Sainte-Soline (Deux-Sèvres).
Environ 200 manifestants sont venus soutenir les prévenus devant le tribunal de Niort.
XAVIER LEOTY/ « SUD OUEST »
Applaudis par 200 personnes rassemblées dans la rue, les avocats et les quatre prévenus – le cinquième était absent – ont décidé de quitter purement et simplement le tribunal après le refus du président Eric Duraffour de renvoyer l’audience, qualifiant le procès de « parodie » et dénonçant « une justice rendue de façon expéditive ». Ils réclamaient « un procès correctement calibré » et voulaient montrer que « la lutte est légitime », l’audience se poursuit finalement sans eux.
« À charge et à décharge »
Personne ne vient contredire les faits rapportés par Eric Duraffour. Le long cortège se dirigeant, le 29 octobre, vers le chantier de la réserve d’eau de Sainte-Soline, et qui se divise en trois à l’approche des cordons de gendarmes pour « déstabiliser la ligne d’arrêt ». Les jets de pierres, de cocktails Molotov et de feux d’artifice sur les forces de l’ordre. Les militaires grièvement blessés au visage, dont l’un parvenant à sortir d’un camion en feu. Les interpellations des cinq hommes, âgés de 26, 29, 35, 44 et 66 ans, trois originaires de la Charente, les deux autres de la Sarthe et de la Loire-Atlantique.
Des photos et des vidéos prises par les gendarmes montrent ces « caillasseurs » en action, cachés derrière des masques et en costumes bleus, protégés pour certains par des boucliers ou des parapluies. Un clip diffusé par des opposants sur les réseaux sociaux, appelant à participer à la marche de Sainte-Soline, n’annonce pas une balade champêtre, avec ses effets spéciaux incendiaires et ses démonstrations de kung-fu…
« Il n’y avait aucun dégât possible, tout avait été retiré du chantier. S’il n’y avait pas eu de gendarmes, il n’y aurait pas eu de problème ! »
Mais le président veut une instruction « à charge et à décharge ». Il estime que « le mouvement est peut-être légitime », qu’un groupe minoritaire l’aurait « dénaturé ». Il souligne que les opposants ont obtenu gain de cause, « en partie », au tribunal administratif, en attendant un jugement en appel. Il prend également le public à témoin en exposant une photo « impressionnante » d’un des prévenus, le visage tuméfié après avoir reçu, selon lui, un tir de lanceur de balles de défense (LBD). Il a été placé en garde à vue à la sortie de l’hôpital.
Du président au représentant du ministère public, Nicolas Leclainche, tout le monde s’accorde à dire que les « cinq » n’ont pas le profil d’auteurs de violences. En témoigne leurs casiers, vierges, à l’exception d’un.
L’un est un ancien professeur de sport, l’autre a créé son cabinet d’études d’hydrologie. Il y a aussi un chômeur qui, par principe, refuse de toucher les allocations de Pôle emploi. Ils n’étaient pas venus pour casser, assure André Puygrenier, comme la « très grande majorité » des manifestants.
André Puygrenier, témoin de la défense au procès des cinq manifestants anti-bassines
XAVIER LEOTY/ « SUD OUEST »
« Un symbole »
La bassine n’était « qu’un symbole ». « Il n’y avait aucun dégât possible, tout avait été retiré du chantier. S’il n’y avait pas eu de gendarmes, il n’y aurait pas eu de problème ! » Le retraité refuse les violences faites aux personnes, mais justifie les actes de désobéissance civile, qui ont notamment abouti à l’interdiction des OGM à des fins commerciales en 2008. « La violence a installé un débat public, c’est malheureux de le dire, c’est pas glorieux… »
Pour Nicolas Leclainche, les questions relatives au changement climatique sont « louables », les enjeux « respectables ». Mais le tribunal est là « pour juger s’il y a eu des infractions pénales ». Pour lui, le but de la manifestation sous-entendait clairement des dégradations, voire des violences. Ce n’est pas le « rôle actif » des prévenus qui est incriminé, mais leur participation à un mouvement qui a abouti à des affrontements.
Bibliographie :
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La justice des vainqueurs : de Nuremberg à Bagdad,Le livre . Disponible dans toutes les bonnes librairies.
Saint Louis,(la couverture) .