Ce papier ayant pour thématique « la justice » se propage sur internet, nous avons voulu vous le signaler sans attendre.
Son titre suggestif (Saleh Nikbakht, l’avocat de Mahsa Amini, risque la prison) est évocateur.
Présenté sous la signature «d’anonymat
», l’auteur est connu et fiable.
Il était en France pour recevoir, au nom de cette jeune femme tuée pour défaut de port du voile, le prix Sakharov 2023. De retour dans son pays, il risque la prison pour avoir parlé d’elle à des médias.
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Saleh Nikbakht a 73 ans et il est l’avocat de la famille de Mahsa Amini, cette jeune femme de 22 ans tuée pour défaut de port du voile, le 16 septembre 2022, à Téhéran. Sa mort avait entraîné des émeutes dans tout le pays qui scandait « Woman, Life, Freedom », « Femme, Vie, Liberté ». C’est d’ailleurs au nom de « Femme, Vie, Liberté » que Mahsa Amini a reçu le prix Sakharov, décerné tous les ans par le Parlement européen. C’est donc, Saleh Nikbakht, son avocat, qui était présent à Strasbourg le 12 décembre pour recevoir la distinction rendue à titre posthume.
La famille de Mahsa Amini avait prévu d’assister à la remise du prix, mais elle a été frappée au dernier moment par une interdiction de quitter le territoire iranien. Conséquence, c’est son avocat qui s’est exprimé à la place de la famille de Mahsa en lisant, face au monde, le message de la mère de la jeune fille qui s’excusait de ne pouvoir être présente.
Le régime des Mollahs a condamné Saleh Nikbakht, le 17 octobre dernier, à un an de prison pour « propagande » contre l’État, après s’être entretenu avec des médias sur l’affaire Mahsa Amini. L’avocat savait, lorsqu’il parlait au nom de la famille de Mahsa Amini, qu’une fois rentré en Iran il risquait tout simplement de passer par la case prison. « Dès mon retour en Iran, je pourrais être arrêté et emprisonné », expliquait-il lors de son passage en France.
Entendu par la police iranienne dès son retour
Le journal Le Monde précise même que des affaires tels que son téléphone, son ordinateur, son passeport ont été saisis à l’aéroport aussitôt descendu de l’avion. Depuis, il attend une convocation pour un passage dans la fameuse prison d’Evin, dans le nord de Téhéran. C’est par cette prison que passent la plupart des prisonniers politiques du pays.
Des prisonniers que l’avocat de Mahsa défend avec courage depuis de nombreuses années. Il le dit lui-même, il a défendu des journalistes, des activistes, des écrivains, des syndicalistes… Jusqu’à la famille de la jeune Mahsa. Il est d’ailleurs originaire de la même région qu’elle. C’est grâce à lui et à sa persévérance que le monde a pu connaître la jeune Mahsa. Et du courage, il n’en manque pas.
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