J’ai trouvé un texte sur internet dont le propos est «la justice».
Son titre (Interview. Affaire Jubillar. « Cédric est pris en flagrant délit de mensonge », assène l’avocat des enfants) résume tout l’encart.
Annoncé sous la signature «d’anonymat
», le pigiste est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
Le post peut donc être pris au sérieux.
Le texte a été édité à une date mentionnée 2022-06-29 04:43:00.
Voici lle « papier » :
Publié le
Sa parole est rare dans cette affaire. Elle n’en a que plus de poids. A sa sortie de l’audience de la chambre de l’instruction (Chins), mardi 28 juin, à la cour d’appel de Toulouse, qui examinait une possible libération conditionnelle de Cédric Jubillar accusé du meurtre de son épouse Delphine, Me Laurent Boguet a livré son sentiment sur les investigations en cours.
L’avocat des enfants du couple Jubillar, Louis et Elyah, s’interroge sur « les mensonges » de Cédric. Le peu d’entrain et d’assiduité qu’il met à écrire à ses enfants. Et glisse la peau de banane d’une éventuelle préméditation. Interview.
Actu : En quoi le téléphone de Cédric est-il un élément important dans cette affaire ?
Maître Laurent Boguet : Parce qu’il permet de prendre Cédric Jubillar en flagrant délit de mensonge. Il explique que son téléphone est tombé en panne de batterie, le soir du 15 au 16 décembre 2020 (la nuit de la disparition de Delphine, ndlr). Mais comme il fallait qu’il se lève le lendemain pour aller au travail, et que son téléphone fait office de réveil, il indique alors qu’après l’avoir rechargé, il l’a mis en mode avion. Et ceci est un mensonge.
Comment le sait-on ?
Maître Laurent Boguet : Très objectivement, la qualité médiocre de ce téléphone n’a jamais permis aux analystes de discriminer entre une mise hors tension en raison d’une coupure batterie ou d’une coupure volontaire. D’autres téléphones de meilleure qualité auraient permis de le faire. Mais les experts ont investigué. Si ce téléphone avait été mis à recharger la nuit, comme Cédric Jubillar l’affirme, il aurait présenté un indice de charge bien différent le lendemain matin. Donc il a peut être été tout simplement coupé.
« Les experts ont prouvé que le téléphone de Cédric Jubillar n’était pas en mode avion, la nuit fatidique, mais bien coupé. Donc, il ment »
Cédric Jubillar assure qu’il l’a mis en mode avion pour que le réveil sonne le matin…
Maître Laurent Boguet : Oui, mais le problème, c’est que les analystes disent que ce téléphone est resté hors tension, aux heures les plus stratégiques de la soirée. Et pas simplement en mode avion. Ils sont allés plus loin car cette coupure du téléphone est tout à fait inhabituelle. Cédric Jubillar fait partie de la génération qui a décidé d’en faire le prolongement de sa main. Il est constamment dessus.
Ce qui démontre ?
Maître Laurent Boguet : Que ce téléphone est coupé de manière préoccupante, d’environ 22h30 jusqu’à 4 heures du matin, heure à laquelle il le rallume pour appeler frénétiquement Delphine sans obtenir de réponse puis appeler les gendarmes. Jusque-là, le téléphone était hors tension. Il prétend le contraire. Pourquoi ment-il ? On ne peut s’empêcher de redouter que cette mise hors tension corresponde à un moment où il n’avait pas du tout envie d’être repéré. Soit par l’utilisation qu’il aurait faite de son téléphone ; soit par un système de triangulation, par les services d’investigations.
« On peut même redouter une forme de préméditation »
Cela fait-il partie de ces fameux indices graves et concordants sur lesquels s’appuie la justice pour maintenir Cédric Jubillar en détention ?
Maître Laurent Boguet : Le téléphone de Cédric Jubillar est coupé avant 23 heures : en poussant les hypothèses, on peut même redouter une forme de préméditation. Quatre témoins différents décrivent que dans des crises de colère, il a pu dire : ‘si jamais elle me la fait à l’envers, je la tuerai et je vais l’enterrer dans un endroit où on ne retrouvera jamais son corps’. La question de l’anticipation, pour ne pas dire de la préméditation est soulevée (Cédric Jubillar est mis en examen pour meurtre aggravé. Préméditation ou pas, il encourt déjà le maximum, soit la réclusion à perpétuité, ndlr).
« Cette justice commence à faire peur », s’alarme les avocats de la défense
Ils ont longuement plaidé, à huis clos, devant les magistrats de la chambre de l’instruction. Et attendent désormais le délibéré de lundi. Sans se faire trop d’illusions ? « Nous continuons à déconstruire ce dossier. Nous savions que ce serait un marathon. Nous ne nous découragerons pas », a affirmé Me Alexandre Martin en sortant de l’audience.
Comment ont-ils trouvé leur client ? « Très affecté. Cela fait un an que cet homme est en détention provisoire, un an à l’isolement, un an qu’il n’a pour seules visites que celles de ses avocats, et deux sorties par jour, avec du grillage sur les côtés, du grillage au-dessus de sa tête, un an qu’il n’a pas vu le soleil », assène Me Jean-Baptiste Alary.
Quel regard portent-ils sur la procédure en cours ? « C’est la justice qui commence à faire peur. La justice qu’on redoute pour sa famille et pour ses proches, qui analyse tous les éléments comme étant à charge, quitte à se contredire, quitte à mentir. C’est cette justice dont on sait depuis un an maintenant, qu’elle ne peut conduire qu’à un désastre. Un désastre pour la vérité. Un désastre pour la famille et les proches de Delphine. Parce qu’avec cette façon de faire, on est sûr d’arriver à une erreur judiciaire plus que de s’approcher de la vérité », tranche Me Emmanuelle Franck.
Me Martin lâche, caustique : « Chaque fois qu’on vient plaider la demande de mise en liberté de Cédric Jubillar, on nous sort des recherches. La dernière fois, c’était des drones à Cagnac. Aujourd’hui, les gendarmes reprennent les fouilles ‘en toute discrétion’ au fond du cimetière… ». Coïncidence ? « Peut-être, mais ces recherches peuvent se faire avec Cédric Jubillar dehors ».
Le scénario de la dispute conjugale qui tourne mal sur fond d’adultère révélé ne tient plus la corde à vos yeux ?
Maître Laurent Boguet : Ce supposé pétage de plomb est une hypothèse de travail. Mais elle n’est pas la seule. En parallèle, on voit que Cédric Jubillar a eu recours à une forme de violence, avant cette soirée. Il avait mis en coupe réglée les activités de Delphine pour vérifier si elle avait ou pas un amant. Il y a eu un travail de la part de Cédric Jubillar pour essayer de confondre Delphine sur son infidélité présumée et les raisons pour lesquelles elle l’aurait fait.
« Il est hors de question qu’on me quitte, une fois encore… »
Quelle est votre lecture d’un hypothétique passage à l’acte ?
Maître Laurent Boguet : Dans l’analyse judiciaire des indices graves et concordants, on perçoit le renforcement d’un certain nombre d’éléments. Le mobile d’abord. Les expertises psychologiques et psychiatriques permettent de considérer que le profil de l’intéressé est compatible avec un mobile fondé sur fond de vécu abandonnique. En clair, ‘il est hors de question qu’on me quitte, une fois encore’. Cet élément n’est pas capital, mais cela peut compter.
Il y a dans ce dossier des éléments objectifs, des investigations qui permettent effectivement de craindre que Cédric Jubillar ait pu donner la mort à son épouse. Même en l’absence de corps, même en l’absence d’aveu. D’autant qu’à mon sens, la culpabilité fondée sur le seul aveu d’un accusé présente peu d’intérêt.
« Cédric Jubillar a la possibilité d’écrire à ses enfants depuis la prison. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il en fait un usage tout à fait modéré… »
Les recherches ont repris sur le terrain, à Cagnac-les-Mines, pour tenter de retrouver le corps de Delphine Jubillar. Votre sentiment à ce sujet ?
Maître Laurent Boguet : En tant qu’avocat en charge des enfants du couple, j’encourage ces démarches. Elles apporteront des réponses à l’institution judiciaire. Si on retrouve une dépouille, c’est pour procéder à son examen. Au-delà de tout ça, cela pourrait permettre de restituer leur maman à ces enfants, quel qu’en soit l’état, et d’accomplir un travail de deuil qui, vous vous en doutez, est impossible pour l’heure.
« Ces enfants sont en manque de leurs deux parents »
Les enfants n’ont plus de contacts avec leur père ?
Maître Laurent Boguet : Je l’ai affirmé, je le répète. Il n’y a pas d’obstacle de principe à ce que Cédric Jubillar, de l’endroit où il est détenu, puisse avoir des échanges littéraires sporadiques avec ses enfants. Le moins que l’on puisse dire, et je ne cherche pas l’accabler en vous le disant, c’est qu’il en fait un usage tout à fait modéré (selon nos informations, il ne leur a adressé que trois courriers en l’espace d’un an, ndlr).
Comment vont Louis et Elyah ? Demandent-ils à le voir ?
Maître Laurent Boguet : Au cœur de cette tragédie racinienne, les enfants sont pris en charge aux niveaux psychologiques et psychiatriques. C’est le corps médical qui apporte des préconisations – pour ne pas dire des restrictions-, par rapport à une situation qui est extrêmement douloureuse. Je ne revendique aucune sorte de compétence en la matière. Formellement, ils ne demandent pas à rencontrer leur père, je pense en particulier à Louis. Elyah est encore en âge de l’exprimer de manière beaucoup plus basique.
En dehors du sentiment de manque et de la volonté de le rencontrer, ils sont curieux de savoir comment il évolue, comment il vit, ce qu’il mange. Autant de préoccupations d’enfants qui traduisent un manque. D’une manière évidente, ces enfants, aujourd’hui, sont en manque de leurs deux parents…
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