Le délibéré est tombé à 13 heures. Au tribunal de Roanne, la salle d’audience était comble pour assister à la décision rendue par les juges. Un père et trois de ses amis étaient jugés pour avoir frappé l’agresseur présumé de sa fille de 6 ans. Deux individus ont été relaxés. Le père a été condamné à 8 mois de prison avec sursis. L’un de ses amis intime a lui été considéré comme celui qui avait été le plus violent. Il a donc écopé de 6 mois de prison ferme, mais avec un aménagement de peine avec un bracelet électronique. Aucun des hommes ne dormira donc en prison.

Les faits pour lesquels il comparaissait se sont déroulés dans la nuit du 21 au 22 octobre 2022 à Roanne (Loire).
En tout, ils étaient quatre prévenus, le père et trois voisins complices, poursuivis pour violence en réunion avec armes par destination ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours.

« Une condamnation de principe »

Maitre Metaxas est l’avocat de l’ami du père, très proche de la petite fille de 6 ans. Le procureur avait requis un an ferme contre son client : « Il était suspecté d’avoir fouetté la victime avec un câble électrique, et d’avoir exercé le plus de violence. Le tribunal a pris en compte le fait qu’il était en état de récidive légale. » Son client a eu un aménagement de peine, il devra avoir un bracelet électronique pendant 6 mois. Il n’ira donc pas en prison ; une décision dont se satisfait son avocat : « Le tribunal a pris en considération le contexte de légitime défense. Mon client c’était comme le parrain de la petite fille, l’acte a été guidé par l’émotion et c’est pour cela que ces deux individus ressortent libre aujourd’hui », explique l’avocat en parlant également du père de la fillette. « Ces gens n’avaient pas leur place en détention, au vu de circonstances« , poursuit Maitre Metaxas.
Du reste, le message du tribunal est « parfaitement clair« , pour l’avocat : « on ne peut pas se faire justice soi-même ».

Pour Maitre Metaxas, le tribunal a rendu « une condamnation de principe, pour éviter que les gens ne se fassent justice tout seuls ». Par ailleurs, il assure qu’ils seront attentifs au suivi du dossier d’instruction du chef d’agression sexuelle, qui concerne le jeune homme frappé par le père et ses amis, « car nous souhaitons que cet homme soit condamné lui aussi ».