Très discret depuis la polémique suscitée par son sacre de meilleur réalisateur lors de la cérémonie des César en 2020, Roman Polanski va bientôt devoir faire face à la justice. En effet, le cinéaste sera jugé à Paris mardi 5 mars 2024, dans le cadre du procès en diffamation intenté par l’actrice britannique Charlotte Lewis. Les avocats du réalisateur ont indiqué que leur client ne se présentera pas à l’audience devant la 17e chambre du tribunal correctionnel, comme l’a rapporté l’AFP dimanche 3 mars 2024. Cette affaire avait débuté en 2010 lors du Festival de Cannes. Cette année-là, Charlotte Lewis avait accusé Roman Polanski de l’avoir « agressée sexuellement » lors d’un casting organisé chez lui à Paris en 1983. À l’époque, l’actrice britannique était âgée de seulement 16 ans. Elle n’avait cependant pas porté plainte, puisqu’elle s’était simplement contentée de témoigner auprès de la police américaine. Pour mémoire, le cinéaste est considéré comme un fugitif aux yeux des autorités américaines depuis plus de 40 ans, suite à une condamnation pour des relations sexuelles illégales avec une mineure.

« Salir, discréditer, diffamer ça fait partie intégrante du système Polanski », affirme l’avocat de Charlotte Lewis

Roman Polanski avait finalement répondu aux accusations de Charlotte Lewis en 2019. Au cours d’un entretien accordé à Paris-Match, le réalisateur avait affirmé que les propos de l’actrice britannique étaient des « mensonge odieux ». « Voyez-vous, la première qualité d’un bon menteur c’est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever (ses) contradictions« , avait aussi ajouté Roman Polanski. Suite à la publication de cette interview, Charlotte Lewis avait décidé de porter plainte contre le cinéaste pour diffamation. Cette procédure judiciaire avait conduit au renvoi du réalisateur devant le tribunal, étant donné que le renvoi est quasi-automatique en droit de la presse. De leur côté, les avocats de Roman Polanski contestent toute diffamation de la part de leur client. « Roman Polanski a le droit de se défendre publiquement, au même titre que celle qui l’accuse« , a indiqué Me Delphine Meillet à l’AFP. « Salir, discréditer, diffamer ça fait partie intégrante du système Polanski, c’est ce que dénonce avec beaucoup de courage Charlotte Lewis », a souligné pour sa part l’avocat de la comédienne britannique, Me Benjamin Chouai.