Voilà un encart que nous sommes heureux de présenter ici sur notre site. Le propos est « la justice ».
Le titre séduisant (Éric Germis, président du tribunal de commerce de Béziers : « être élu à la tête de l’institution est un aboutissement ») est parlant.
Identifié sous la signature «d’anonymat
», le pigiste est positivement connu.
Texte dont il s’agit :
Après des années comme juge consulaire, Éric Germis a franchi toutes les strates de l’institution judiciaire des commerces pour être élu président du tribunal de commerce de Béziers.
Comment fait-on le choix de rentrer au sein de l’institution du tribunal de commerce ?
Certes, mon activité sur Béziers contribue à l’économie biterroise et à l’emploi. Trente-huit collaborateurs travaillent avec moi. Mais je voulais donner un sens plus fort à mon engagement pour cette ville. Le tribunal de commerce était pour moi une réponse immédiate à cette quête.
Devenir juge consulaire pour rendre une justice commerciale juste et efficace, voilà deux objectifs qui devenaient nécessaires à mon engagement. Son origine est très ancienne. Il a été mis en place pour que les conflits entre commerçants soient jugés par leurs pairs ! C’est bien l’expérience professionnelle conjuguée au droit commercial qui donne l’efficacité de cette justice.
Quelles sont les raisons d’un engagement bénévole dans une fonction au soutien des entreprises et d’un territoire ?
Pour y rentrer il faut pouvoir justifier de certains critères d’éligibilité. C’est une fonction bénévole. C’est du temps que nous offrons aux autres comme beaucoup le font dans d’autres domaines. Nous venons en soutien à tous les commerçants, chefs d’entreprise. Nous rendons une justice sur les conflits entre commerçants.
Nous venons en aide aux entreprises en difficulté et sanctionnons ceux qui ne respectent pas la loi et créent des préjudices aux autres.
Qu’est-ce qui guide le juge à devenir président de cette institution ?
Différentes missions s’offrent à nous : juge consulaire, juge de la prévention, des sanctions, de la taxation etc. Et puis on peut prendre aussi plus de responsabilités en devenant président de chambre, vice-président et président de la juridiction. Chacun y fait le parcours et le nombre de mandats qu’il souhaite.
Cela fait maintenant treize ans que je suis rentré au tribunal de commerce et suis passé par presque toutes les fonctions. En devenir président est un aboutissement. Mais on n’y arrive pas seul. Rentrer au tribunal c’est aimer travailler en équipe. À Béziers il y a vingt-deux juges et le greffe, composé de dix personnes, qu’il ne faut surtout pas oublier.
Nos actions se complètent aussi avec celles du parquet et du procureur de la République
Quelles sont les valeurs qui doivent guider un tribunal comme celui que vous présidez ?
Le tribunal de commerce doit rendre une justice commerciale juste et impartiale. Il est donc impératif que les juges soient investis de ces mêmes valeurs. Il faut être disposé à donner du temps pour cette justice, pour se former, travailler en équipe…
La force du tribunal est celle de son équipe : les juges et le greffe. Nous prêtons aussi tous serments. Ce n’est pas neutre. C’est bien là tous les axes de la stratégie de ma présidence.
Quels sont vos projets pour le tribunal de commerce de Béziers ?
Je porte un projet d’équipe. Certes, j’en ai donné les directions mais ce qui est important et nécessaire c’est qu’il soit partagé avec l’équipe. C’est ensemble que nous avons prévu de déployer un certain nombre d’actions.
Le tribunal de commerce n’est pas seul au sein du palais de justice de Béziers. Nos actions se complètent aussi avec celles du parquet et du procureur de la République Raphaël Balland.
Comment allez-vous aborder les tentatives de réformes et notamment l’introduction de juges professionnels au sein de cette juridiction ?
Nous échangeons avec les autres juridictions de notre pays régulièrement sur ce sujet qui nous préoccupe. L’expérience professionnelle des juges consulaires en est la force. Nous connaissons les conflits dans nos entreprises, les marchés et les réorganisations locales. Cette force ne doit pas être mise à mal.
Je pense que le fonctionnement de nos tribunaux doit évoluer pour s’assurer de rendre une meilleure justice commerciale à nos concitoyens. Il faut continuer à dialoguer avec les gardes des sceaux.
Son parcours
Éric Germis est rentré dans le milieu de l’automobile en 1984 dans un grand groupe de marque allemande et après des études de technique de commercialisation. Il a été prospecteur, vendeur, chef des ventes, directeur commercial, directeur de concession puis dirigeant actionnaire depuis 2004.
« Cela fait bientôt vingt ans que je suis à Béziers avec ma famille où je dirige un groupe de distribution, toujours dans l’automobile, et qui regroupe de grandes marques. »
Publications sur le même thème:
De la justice dans la Révolution et dans l’Église/Douzième Étude,Le livre . Ouvrage de référence.
L’Encyclopédie/1re édition/BASSE-JUSTICE,Le livre .
Platon, l’art de la justice,(la couverture) .